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Solaires, Jean Marc Couvé et Gaëlle Josse
Solaires
(triptyque sur fond noir)
Dessins : Jean-Marc Couvé Textes : Gaëlle Josse
Eté 2009
I
le jour montant et ses soleils oranges dérobés aux dieux ou sait-on à qui ?
nous tenions l’aube entre nos mains & des brisures de nuages rubans égarés jetés là en offrande incertaine
nous tenions l’aube entre nos mains et
ses flèches tendues vers le jour
pour y accrocher nos oublis nos peines nos errances
nous tenions l’aube entre nos mains oui
l’aube en marche l’aube vagabonde oscillante tendue
entre deux ciels
nous tenions l’aube entre nos mains à tenter
de retenir ses couleurs et peindre
quelque instant enfui
nous tenions l’aube entre nos mains décidés
à courir vers
des joies dispersées
nous tenions l’aube entre nos mains l’aube
éveillée prête à éclairer
notre pas de danse
et ce fut le jour _____________________
II
violente oh violente elle te regarde
or et argile mêlés à ses cheveux
elle te regarde
dans ses yeux mille ans de désirs
de désirs très anciens aux yeux de loup
elle te regarde
& t’attend dans l’ombre sauvage
de sa nuit
elle t’attend
ses mains cherchent
les tiennes pour d’incandescentes
célébrations veines battantes au temps
suspendu au temps infini
des gestes dépliés
elle t’attend
pour te réapprendre à prier en quelque
abbaye disparue puis t’emporter dans ses galops
elle t’attend
pour te parler dans ses brumes
infinies et leurs couleurs blessées
elle t’attend
pour te brûler dans ses soleils
ses hanches des roues de feu
& ses cheveux comme des haubans
elle t’attend
pour te murmurer qu’elle pleure
le jour et rit aux soleils descendus
elle t’attend
pour te dire qu’elle est folle &
qu’elle est libre et
devant toi sans mémoire _____________
Retrouvez ce texte et cette peinture
également sur le site de Cathy Garcia
avec toute sa création poétique et son univers personnel, engagé et incisif !
voir aussi le site de sa revue Nouveaux Délits, à visiter absolument.
III
au labyrinthe
nomades serpentines
virevoltes flèches interrompues
mêlées
aux feuillets de nos vies éparpillés
en bord du fleuve
déchiffrer
la ligne du chant
dans ses désordres/l’inventer et
alors nous irons
en chemins de lavandes de sauges de blés en chemins
de joies de pain tiède de vin partagé
en baladins légers éveillés &
que la nuit n’effraie plus
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Waiting birds
défaut d’envol avis de tempête vie
indécise qu’attends tu l’ami dans ces ports où
tu rêvais de vents porteurs
& voler haut si
haut voir
la terre s’arrondir ?
au temps passé qu’est devenu ton chant
ton chant d’ivresse
pauvre piaillement qui te fais frissonner espérer
moins de vent moins
de pluie moins d’hivers désir
d’une saison à la douceur
de sable
y abriter l’aveu
d’une attente infinie
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