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Par gaellejosse le 2 Juillet 2010 à 10:57
Deux textes, "Triangle du feu" et "Attentions"
triangle du feu______________
A la poursuite du feu toujours courant les hommes à réchauffer leurs aubes froides leurs corps engourdis leurs âmes ensommeillées à rêver de jours incandescents le feu une délivrance
Brûler d’amours écarlates d’enfièvrements d’éclairs chasseurs de feu coureurs de vent nous rêvons nos mains comme des braises à toucher le monde à enflammer ce qui fuit Tu es un puits de chair plein de chimèresdit le poète ton désir appelle le feu
Toi chercheur d’éblouissements le feu que tu veilles à genoux le tressaillement sinueux des flammes & dans sa lenteur l’aubier qui se dévore tu le cherches jusqu’au fond des océans
Ne pas renoncer –pas encore- chair irradiée d’aveuglements & ces feux grégeois qui nous font vivre
silex frotté dans l’ombre de nos peurs dévorant brasier
oh la bougie tremblante tenue par l’enfant sur la toile d’un peintre mort fou du feu de ses ombres sur quelle énigme arrêtée ?
Le vin le sang la pourpre battements souterrains sur quelques secrets égarés et je vestale maladroite
ce qui ne brûle pas est perdu la main retombe effacements
Un feu pour réchauffer le cœur ombreux de nos labyrinthes là où nous n’osons descendre Traces de vie je suis le feu le vent la torche je suis folle de vouloir des incendies des joies & laisser mourir ce qui ne désire pas
Nous mourrons de tiédeur de fermer les yeux d’aimer si peu & d’avoir oublié tous les chants mous mourrons de trop de feu de nous débattre dans les eaux froides indifférence
Toucher le feu du monde & voler quelques braises jouir d’un éclat l’offrir en de sauvages partages en rires indociles de lave et de terre le monde fusion pour nos cœurs effrayés Ce qui nous sauvera le feu
attentions___________
Avec une attention de dentellière à croiser les fils penchée sur son carreau c’est ainsi qu’il faudrait s’y prendre avec les gens du temps de la douceur ralentir tant d’attention mais le temps court passe & le vent qui nous pousse sans retour
Respirer les jours comme des jardins nous vivons dans des gares pris dans les vagues du temps dans des lieux ouverts où le ciel n’entre pas
Nous nous débattons croyant serrer des bouquets dans nos main au soir ne restent que pauvres tiges froissés pétales si loin les parfums d’Arabie rêver douceur l’évidence des mains posées consolation
Etanches nous sommes si peu dérangeables dans nos voyages allers venues petits pas pressés hésitants zigzag nous n’entendons pas ce qui gémit alentour
La peur toujours la peur nous nous rêvons comme des dieux nous voulons des parures et des rires pour oublier les gouffres & des abondances qui masquent nos abîmes
Ne vouloir qu’être les doigts les yeux posés là en légèreté dessiner arabesques écouter les cœurs tremblements & ne vouloir qu’une voix caresse
Revue de poésie "les Cahiers de la Rue Ventura", chez Claude Cailleau
9 rue Lino Ventura,
72300 Sablé sur Sarthe
Claude Cailleau est poète et écrivain.
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